Une belle journée qui commence, à ma grande surprise, le petit ne s’est pas réveillé vers six heures et demie – sept heures comme à son habitude mais bel et bien neuf heures du matin. Une belle grâce matinée qui m’a permis de me reposer car d’ailleurs, ça fait bien longtemps que je ne me suis plus levé à une heure pareille. J’ai pris le petit avec moi dans le lit, pour passer quelques minutes de tendresse qui font toujours du bien. Mon fils c’est celui qui m’a donné envie de continuer, de garder la tête haute malgré les déceptions de la vie, malgré les coups durs. Je me bats chaque jour pour lui, il me rend heureuse. Rien que de le voir heureux, rien que de le voir sourire ça me fait chaud au cœur, ça me fait du bien. Quand je me suis rendue compte que je l’élèverais sans l’aide de son père, c’était la cata. J’ignorais comment j’allais faire, si j’allais être une bonne mère, s’il allait être heureux malgré l’absence de son père et finalement contre toute attente, il a l’air épanoui. Je fais en sorte qu’il ne manque de rien.

Je me lève ensuite, le gardant contre moi. Il me fait des grimaces et joue avec mes cheveux puis fini par râler ayant faim. Je m’empresse d’aller lui préparer son biberon avant de m’installer sur le canapé avec lui, pour le lui donner. Quelques minutes plus tard, je file préparer mon petit déjeuner, après l’avoir mit dans son transat. Je joue avec lui histoire qu’il ne râle pas ou ne s’énerve pas du fait que je ne m’occupe pas de lui. Cet enfant a chamboulé ma vie, il l’a transformée. J’aurais aimé que Calvin le voit, j’aurais aimé qu’il soit près de nous mais le destin a fait que non…et finalement, les agissements de Calvin prouve qu’il ne voulait pas finir avec moi, il ne voulait pas que je partage sa vie jusqu’à la fin de nos misérables jours. J’y avais cru, vous savez…il était mon prince charmant, il était à mes yeux le plus parfait, celui dont toutes les filles rêvaient d’avoir, celui qui faisait jalouser plus d’un. Ses agissements prouvent le contraire et montre que d’apparence c’est votre chevalier, ensuite pour ce qui s’agit du reste c’est un vrai crétin.

Je prends ensuite ma douche avec lui, allant ensuite l’habiller n’étant vêtue que d’une simple serviette puis le temps que je m’habille et range la salle de bain, je le mets dans son transat et un dessin animé histoire que ça l’occupe pendant un court temps. Je ne sais pas vraiment ce que je vais faire aujourd’hui, mais je ne compte pas rester à la maison sans rien faire. Je réfléchis tout en rangeant un peu la maison avant de mettre la veste, l’écharpe et le bonnet au petit puis ses chaussures.

« On va au parc mon chéri ? »

J’embrasse sa petite joue quand il tapa dans ses mains, bougeant tout content. J’enfile mes chaussures et ma veste également avant de le prendre, de sortir et me dirige vers le parc, à pied. L’air frais me fait du bien, j’ai besoin de sortir de voir du monde, de voir d’autres horizons, de me faire des amis et même de profiter un peu de mon fils au lieu de rester cloîtrer chez moi à ne rien faire. J’arrive au par cet me dirige vers les jeux pour enfant aidant Sasha à monter et à descendre le toboggan, puis à faire de la balançoire aussi jouant avec lui, étant complètement gaga de ce petit bout.

« C’est qui le plus fort ? C’est Sashaaa ! »

Parfois je repense à nous, parfois je repense à ce que l’on aurait pu être, à ce qu’on aurait pu construire s’il n’aurait pas agit comme un débile. Parfois je repense à lui, à nous. Sasha lui ressemble beaucoup, dans certains de ses agissements, rien que de le voir sourire…Calvin a le même. Parfois ça me fait un pincement au cœur mais cet enfant c’est tout ce qu’il me reste de lui, probablement tout ce qui me restera de lui. J’ignore ce qu’il est devenu, j’ignore ce qu’il fait, j’ignore s’il a refait sa vie …j’ignore tout et d’un côté je ne veux pas le savoir, je n’ai pas envie de savoir ce que cet idiot fait. Idiot, oui parce qu’il m’a fait beaucoup de mal et que je l’aime encore, éperdumment. J’aurais tout fait pour lui. Il me manque énormément et parfois j’ai envie de reprendre contact avec lui mais je me dis que je ne devrais pas, que tout se passera comme avant, que je vais souffrir à nouveau. Je ne veux plus de cela, je veux une vie normale, sans prise de tête. Je veux un homme qui m’aime et qui ne me fera jamais verser de larmes de douleur, de tristesse …j’en ai trop versé pour Calvin, maintenant c’est fini.

Je continue de jouer avec Sasha ouvrant ma bouche en grand pour qu’il fasse pareil avant de rire. Il est tellement adorable, j’ai une relation tellement fusionnelle avec lui. Quand il va mal je le ressens, j’ai sans cesse besoin de lui, j’ai du mal à me séparer de lui quand je dois le donner à sa nourrice du temps que j’aille travailler. Je n’aime pas me séparer de lui, je suis beaucoup trop protectrice puis c’est ma raison de vivre, c’est la seule chose qui me donne envie d’avancer. Je fronce les sourcils quand il reporte son attention sur quelqu’un d’autre que moi, se mettant à gazouiller affichant même un grand sourire. Toujours aussi rayonnant, et il n’a peur de personne. Je me redresse ensuite et me tourne vers la personne mais a un mouvement de recul. Calvin ?! Mais je …comment est-ce possible ? Je suis vraiment surprise de le voir, je ne m’y attendais pas. Je frissonne en entendant le timbre de sa voix. Cette voix qui m’a tant manqué …ce parfum qui, autrefois, s’imprégner dans mes narines, dans mes vêtements, dans les pores de ma peau. Rien que sa, rien que de le voir me fait du mal. Je sens mon cœur se resserrer, ma gorge également. J’ai envie de lui hurler dessus, j’ai envie de lui demander ce qu’il fait ici mais je n’en fis rien. J’ai envie qu’il m’explique, qu’il réponde aux questions que je me posais sans cesse. Je veux qu’il me dise ce qui s’est passé…

« Très bien, je t’écoute. »

Dis-je d’un ton plutôt sec. Je l’observe, avant de me mettre dos à lui prenant Sasha puis je lui fais signe de me suivre avant de m’installer sur l’herbe au pied d’un arbre, histoire que Sasha puisse être à l’aise aussi. Je regarde ensuite Calvin, de manière assistée, quitte à lui mettre la pression ou à le mettre mal à l’aise je m’en fiche. Je veux qu’il apaise ma conscience, qui m’enlève ce poids qui pèse sur mes épaules et qui commence à se faire vraiment lourd.

« Qu’est-ce que tu me veux ? T’es venu ici pour m’expliquer que tu t’es foutu de moi pendant toutes ces années ? Ce n’était pas la peine, Calvin, je l’avais compris. »

Je ne passe pas par quatre chemins, je ne suis pas comme ça de toute manière, je suis plutôt du genre directe, honnête. Je n’aime pas que l’on tourne autour du pot, je n’aime pas que l’on me mente, que l’on soit malhonnête avec moi. En tout cas, je dois être la fille la plus franche de L.A qui te dit merde si sa lui chante. Je n’ai pas peur des conséquences je les assume. Je prends Sasha contre moi avant de m’installer au pied d’un arbre, lui demandant exactement ce qu’il veut, ce qu’il veut me dire n’étant pas très douce mais je préfère le tester déjà d’avance, je préfère voir ses réactions s’il est toujours le même ou non. Je le regarde avant de froncer les sourcils à sa réaction. Bon point, déjà pour lui. Il reprend la parole puis je lâche un long soupire. Les excuses à la noix que les hommes disent dans les films d’amour, on croirait qu’il a appris les longues tirades dégoulinante d’amour par cœur. Je suis son regard, regardant notre fils puis je pince mes lèvres entre elles à sa question. J’aimerais lui dire que non et le laisser partir pour faire un trait sur mon passé mais je …je l’aime. Je l’aime de tout mon cœur, je n’ai jamais cessé de l’aimer, j’ai toujours espérer qu’un jour il revienne pour me dire qu’il m’aime, qu’il s’excuse et que l’on reparte sur un bon pied lui et moi. Il glisse sa main sur ma joue, j’ai un mouvement de recul enlevant sa main mais pas de manière méchante, violente ou autre. Je suis moi-même surprise de ma réaction et l’observe avant de ramener Sasha vers nous.

« Il y a des choses que l’on ne pardonne pas, Calvin. Je ne te pardonnerais jamais tout le mal que tu as pu me faire, je ne te pardonnerais jamais le fait que tu ne sois pas venu ce jour qui était le plus important, le plus merveilleux à mes yeux. Ce jour là, c’était un vrai cauchemar, un jour qui m’a humiliée, j’aimerais l’oublier, mais je n’y arrive pas. Oui, c’est ton fils … »

Pourquoi lui mentir, finalement ? Je laisse mon cœur parler, j’ai envie de lui redonner une chance, j’ai envie que tout redevienne comme avant mis à part les mauvais côtés, les mauvais souvenirs, les mauvaises choses qui a pu nous arriver. Je veux être heureuse, qu’il soit à mes côtés, que Sasha ait son père avec lui. Je veux vivre une vie normale, je veux vivre avec l’homme de ma vie, je veux qu’il m’aime, je veux partager tout avec lui. C’est difficile. J’ai envie de me glisser contre lui et pleurer toutes les larmes de mon corps, j’ai envie qu’il me serre contre lui et qu’il m’assure que désormais tout ira bien, que tout est fini. Je l’observe un bref instant, restant silencieuse avant de détourner mon regard.

« Je devais te l’annoncer à notre mariage, que tu allais être papa …mais comme tu n’es jamais venu… »

Dis-je avec un air de reproche quand même, finissant par me maudire d’être aussi dure avec lui. Je surveille toujours Sasha histoire qu’il ne s’éloigne pas trop mais il fait sa petite vie, se roulant dans l’herbe ou même la découvrant. Je pince mes lèvres entre elles me retenant de pleurer mais c’est tellement dur, je me suis retenue à chaque fois, j’ai tenu bon à chaque fois mais là, c’est la pression qui relâche, ce poids a disparu, ça va mieux. Je me redresse et viens contre lui, glissant mes bras autour de son cou, mon visage dans le creux de ce dernier me mettant finalement à pleurer.

« J’aimerais tellement te croire …j’aimerais tellement que tu reviennes, c’est dur sans toi… »

Ca me fait du mal, mais il faut que l’on passe par là, que l’on ait cette discussion lui et moi. Il faut que l’on en parle et j’ai un peu du mal à accepter le fait qu’il soit revenu, qu’il m’ait rejoint ici, qu’il m’a recherché pour s’excuser comme ça après tout le mal qui l’a fait mais j’espère qu’il se rend compte que je ne vais pas pouvoir le pardonner comme ça en un claquement. Ce n’est pas aussi facile qu’il le pense, et je suis désolée pour lui. Je lâche un long soupire, c’est difficile, pourquoi maintenant ? Pourquoi aujourd’hui ? Et pourquoi pas avant ? Je relève les yeux vers lui quand même rassurée qu’il accepte Sasha, qu’il l’assume et qu’il est prêt à prendre des responsabilités. Je lui adresse un faible sourire. Je suis dure avec lui mais je veux qu’il comprenne et qu’il se rende compte à quel point c’était important, à quel point j’ai souffert, à quel point je lui en veux. J’observe ses réactions, je vois bien qu’il a compris, je vois qu’il s’en veut …et moi je m’en veux d’être aussi dure avec lui mais je ne veux pas qu’il recommence les mêmes erreurs, c’est tout, je ne veux pas revivre un enfer.

Finalement j’ai craqué, je viens me glisser contre lui, glissant mes bras autour de son cou, nichant mon visage de ce dernier me laissant aller. J’ai retenu trop longtemps mes larmes, là c’est trop dur de les retenir, de faire semblant, comme si de rien était. Il me manque, c’est affreux. Je ne passe pas un moment sans repenser à lui, sans me demander ce qu’il est devenu, ce qu’il fait et s’il pense encore à moi. Je me sens beaucoup mieux quand il me serre contre lui, ce contact m’a tellement manqué, le fait d’être dans ses bras m’a horriblement manqué. J’ai besoin de lui près de moi, j’ai besoin de l’avoir à mes côtés et Sasha a besoin d’avoir son père. Je sens les battements de mon cœur s’accélérer quand il me dit que c’est aussi dur sans moi. Je continue de pleurer, reniflant un peu puis je me détache ensuite de lui l’observant, les yeux remplis de larmes. Je dépose mes mains sur ses joues lentement, secouant la tête.

« Je veux que tu me prouves, que tu n’es plus comme avant …je te laisserais du temps. Au moindre faux pas je n’hésiterais pas à tirer un trait définitif sur nous deux je …je ne veux pas souffrir à nouveau, Calvin. C’est beaucoup trop dur. J’ai su le surmonter une fois, mais la deuxième fois je …je n’y arriverais pas. »

Je vois ses larmes naitre dans ses yeux, ça me prouve qu’il m’aime, le fait qu’il revienne comme ça, qu’il m’ait rejoint ici, qu’il pleure ou même qu’il essaye de me reconquérir. Je dépose un baiser sur sa joue, même voir au creux de ses lèvres avant de me détacher de lui. Ca me fait bizarre de déposer mes mains sur lui, sur cet homme que j’aime tant, que j’ai tant aimé, que j’aime toujours éperdument. Je glisse mes bras à nouveau autour de son cou glissant une de mes mains dans sa chemise au niveau de son col, de son épaule parce que mine de rien j’ai un peu froid et le contact avec sa peau m’a beaucoup manqué.

« Qu’est-ce que tu as fait depuis … ? Tu vis où ? Tu travailles où ? »

Autant rattraper le retard et savoir déjà où il travaille et même ce qu’il a fait. Je surveille Sasha histoire qu’il ne mange pas l’herbe ou qu’il ne fasse d’autres bêtises. Je me détache de Calvin et je prends Sasha ensuite avant de le tendre à Calvin.

« Rentrons …il fait un peu froid et je ne veux pas qu’il tombe malade. »

Je me sens déjà beaucoup mieux contre lui, je l’aime tellement, comme au premier jour. J’ai toujours cette flamme qui brûle en moi et qui ne s’est jamais éteinte. J’aurais tout fait pour lui, et je continuerais à tout faire pour lui, pour qu’il soit heureux et ne manque de rien. Cette séparation a été très dure pour moi, pour lui je pense aussi, ces larmes sont signes qu’il souffre, qu’il a mal et Calvin n’est pas du genre à jouer la comédie du moins je ne pense pas sinon, il joue bien la comédie et franchement, je l’admirais pour sa. Mais seulement pour sa. Je lui adresse un petit sourire quand il me dit ce qu’il est devenu, hochant la tête. Tant mieux s’il a réussi à s’installer ici, à trouver du travail et à faire sa petite vie, je suis contente pour lui au moins il ne vit pas à la rue et il a du travail. Oh non, pas que je ne voulais pas le reprendre s’il avait été à la rue mais disons que je préfère savoir et que ça me rassure que pendant ce temps là, il ait vécu dans de bonnes conditions de vie, c’est tout.

Je lui tends alors notre fils lui faisant un petit sourire avant de prendre les affaires du petit et me redresse les observant au passage, voyant Calvin déposer un baiser contre son front trouvant sa, touchant, adorable. Ca lui va bien, le rôle de père. Je les trouve adorable ensemble et cette vision me touche beaucoup. Sasha connait enfin son père, Calvin connait enfin son fils…ça me fait un pincement au cœur tant je suis heureuse mais je préfère m’abstenir de ne rien montrer. Je détourne mon regard commençant à marcher ensuite en direction de la maison, attendant qu’il vienne à ma hauteur pour me répondre.

« Je vis dans une petite maison et je suis barmaid. Rien de très enrichissant même si j’avais de quoi devenir avocate, traductrice ou autre mais …ce métier me convient, et je ne suis pas trop prise, les heures me conviennent, je peux passer du temps avec Sasha. »

Chose que je n’aurais pas pu réellement faire avec les autres métiers cité puisque cela me demanderait beaucoup de temps et j’ai envie d’être présente pour mon fils, j’étais seule à l’élever, à m’occuper de lui…et puis je voulais que tout aille pour le mieux pour lui, je n’avais pas envie de ne pas être présente pour lui, je n’ai pas assez profité de ma mère. Sasha, c’est tout ce qu’il me reste et lui, c’est tout ce qu’il a, sauf aujourd’hui il aura sa mère, mais aussi son père. J’arrive ensuite à la maison, m’approche vers l’entrée avant d’ouvrir la porte puis entre et laisse Calvin en faire de même pour refermer la porte derrière lui et lui prend Sasha pour qu’il puisse retirer sa veste tranquillement.

« Installe toi, fais…comme chez toi. »

Je lui affiche un petit sourire, faible. Je tourne ensuite les talons allant déshabiller le petit, rangeant sa veste, son bonnet et son écharpe puis je fais de même avec ma veste et mes chaussures avant de redescendre et dépose Sasha dans son parc avant de me tourner en direction de Calvin, encore un peu distante et même voir gênée puis je m'approche quasiment, timidement vers lui, lui adressant un petit sourire.

« Tu veux boire ou manger quelque chose, peut-être ? »

Cela ne me dérange pas qu’il garde Sasha du temps que je travaille, mais que ça ne l’empêche pas de travailler non plus. D’un sens ça va leur permettre de mieux se connaitre, de passer du temps ensemble et de rattraper le temps perdu. J’ai confiance en Calvin, et ce sera avec plaisir que je donnerais notre fils à garder. Je suis un peu timide, un peu distante avec lui comme si c’était la première fois qu’il venait chez moi, la première fois que l’on passait du temps ensemble tous les deux alors que, non, pas du tout…mais ça fait longtemps, on a eu quelques problèmes, on s’est séparé et on essaye de tout recoller, maladroitement mais je suis sûre que l’on y arrivera. Je hoche la tête lui faisant un petit sourire puis je l’invite à s’asseoir ensuite avant d’aller lui chercher son café, me prenant une bouteille d’eau gazeuse en passant puis je reviens et le lui tend avant de m’installer sur un des canapés en face de lui, non pas que je veuille imposer une quelconque distance entre nous mais disons que je n’ose pas encore faire quoique ce soit. Je secoue la tête et croise ensuite mes jambes buvant quelques gorgées de mon eau pétillante avant de déposer la bouteille sur la table basse en face de moi et relève les yeux vers lui.

« Aujourd’hui c’est mon jour de repos, on dirait que tu as de la chance. »

Je l’observe discrètement, n’essayant pas non plus de laisser trop mon regard peser sur lui et qu’il se rende compte que je l’observe, que je le fixe, que je le détaille. Il m’a tellement manqué, j’ai du mal à me rendre compte que ce soit réel, je suis probablement entrain de dormir et quand je vais me réveiller il ne sera plus là…Un rêve, ou un cauchemar ? Je me lève et m’installe à ses côtés, n’osant pas trop aller vers lui. J’ai peur de m’attacher à nouveau, de devenir aveugle par l’amour que je lui porte et qu’il recommence, souffrir à nouveau et…devoir partir, l’abandonnant ici. Je ne veux pas partir, pas une fois de plus, pas encore …plus jamais.

« Tout ce que tu m’as dit, tu étais sincère ? Je veux que tu sois honnête Calvin. Je n’ai pas envie de partir dans une autre ville, je n’ai pas envie de détruire ce que j’ai réussi à construire ici et surtout je…je ne sais pas si je pourrais m’en remettre d’une nouvelle séparation. »

Je lui adresse un faible sourire et glisse une mèche derrière son oreille le recoiffant un peu. J’aime ses cheveux, il en prend soin, et en général il n’apprécie pas qu’on les touche mais je sais qu’il ne me dira jamais rien, il ne m’a jamais rien dit au contraire. Il sait de toute manière que jamais je ne tirerais dessus ou que je le décoifferais, je ne suis pas comme ça. Je glisse ensuite ma main sur sa joue tournant son visage vers moi et observe son visage, les moindres détails de son visage. Il est toujours aussi beau, il a l’air juste d’avoir pris un peu plus d’assurance, il a vraiment les traits d’un homme. Je glisse lentement mes lèvres contre sa joue, exerçant une douce et légère pression contre cette dernière et me détache un peu de lui.

« Je …tu veux rester ici, pour ce soir ? Ca fera plaisir à Sasha puis, à moi aussi. »