introduction.
On dit que le prénom à avoir avec le destin, qu’il raconte notre histoire. Ce n’est pas par hasard que l’on porte un prénom, il dit quelque chose de nous, de ce que nos parents veulent que l’on accomplisse. Les prénoms ont la lourde tâche de porter sur leurs simples lettres tout un destin, toute une vie. Beaucoup pense que ce ne sont là que légendes et fabulations de conteurs. Mais derrière chaque prénom se cache un passé, un présent et surtout un futur. Quelque chose de mystique accompagne ces prénoms aux mille desseins possibles. Celui qui se connaît, connaît l’univers tout entier. Mais qui oserait prétendre comprendre la symbolique de son prénom ? Ce que l’on attend de lui ? Ce qu’il est voué à accomplir ? Est-ce notre prénom qui détermine notre penchant vers le Bien ou le Mal ? Ne serait-on finalement pas que de simples pions sur un échiquier qu’une main Céleste – notre Destin – déplace ? Alors ces choix que nous croyons prendre, provoquent-ils autant de conséquences que l’on veut bien nous le faire croire ? Le simple battement d’ailes d’un papillon peut-il engendrer une tornade, quelque part ailleurs ? Et si finalement cette tornade, c’était chacun de nous ? Et si nous étions les propres acteurs de notre vie et non plus une conséquence d’effets aléatoires ? Ainsi, cela signifierait que notre Histoire est un livre à pages blanches qu’il nous faudra remplir tout au long de notre vie. Ce livre n’aurait pas de fin tant que quelqu’un continuerait de le faire perdurer à travers le temps, en le lisant ou même en le complétant… Chaque livre serait différent… Tous aurait un titre évocateur et définirait ce que nous sommes, ou du moins, ce que nous avons tenté de devenir. Néanmoins, tous les livres commencent de la même manière… « Il était une fois »…

chapitre un. États-unis. New-york. enfance.

L'histoire de Rfaël n'est pas plus ennuyeuse ou excitante de celle d'un autre. A vrai dire, elle est tout à fait banale mais c'est dans sa normalité qu'elle puise sa différence. De sa naissance à son adolescence, le brunet n'a jamais eu de problèmes relationnels. Ses parents s'aimaient et se respectaient, son frère se comportait comme un vrai connard avec lui – rien de hors du commun entre deux frères – et la situation familiale était bien plus qu'aisée. En d'autres termes, Rafaël est né dans une aristocratie moderne, de celle que l'on voit à la télévision et dont on se moque. Le snob et l'élégant allaient de paire, et les premières leçons de la vie se basaient sur l'apprentissage des bonnes manières. Non, peut-être que ce n'était pas exactement banal finalement, mais pour le garçon aux yeux noisettes, c'était un festival constant de morosité et d'ennui. C'était un bal sans fin, paré de belles coutures et de fins costumes. Bien sur, sa candeur était à son apogée à cette époque, et il était convaincu qu'un jour il s'enfuirait de ce monde suffocant, et qu'il se rangerait dans les rangs des garçons sales et bagarreurs, malpolis et insolents. C'était un désir de rébellion nourri par ses incessantes lectures, quelque chose qui lui permettait de s'évader durant de longues heures. Vint alors l'adolescence, doux rappel que l'on est le pantin de notre corps, et que lorsque en colère, il fait ce qu'il veut de notre esprit. Rafaël se foutait de tout et se moquait de chaque parcelle de son passé. Les bonnes manières par la fenêtre, les mots hypocrites et de mauvaise foi au placard. Il ne voulait rien de cette classe sociale pour qui chaque sujet trop populaire était tabou. Il ne voulait même pas savoir qui le suivrait ou l'abandonnerait dans cette rébellion, tout ce qu'il désirait c'était de vivre au jour le jour, tout et rien. La vie comme elle lui venait, brutale et sans merci, pas servie sur un coussin de velours. Ceci dit, passer à de simples pensées aux actes, était une chose plutôt longue et compliquée à accomplir.

chapitre deux.
Rafaël était le fameux fils prodigue que monsieur St Laurent attentait. Ses parents étaient des gens importants, sa naissance était donc un soulagement, qui voyait en ce fils, un digne successeur à la tête d'un empire : contrairement au fils ainé. Ainsi, le jeune homme dû toujours bien se tenir, pour ne pas décevoir son paternel. Durant son enfance, il a pratiqué de nombreuses activités extra-scolaires à la demande de ses parents pour que ce dernier ne devienne pas un enfant chétif.  D'ailleurs, son père le secoua suffisamment -un peu trop d'ailleurs- pour le former à être un 'chef', en quelque sorte. D'aussi loin qu'il ne se souvenait, sa mère avait toujours voulu le protéger. Le truc, c'est que ça remonte à loin, tellement loin. Elle était douce et aimante, toujours à vouloir le garder dans le monde qui était le sien : celui de l'enfance. Il avait toujours été proche d'elle, une relation fusionnelle. Le jeune homme entama des études de droit afin d'assister son père ; finalement, toute sa vie, il n'avait fait que de s'ennuyer pour satisfaire les envies et les rêves de son père. En réalité, son adolescence cachait une profonde blessure : celle de se faire manipuler par son créateur et de ne pas pouvoir faire ses propres choix dans la vie.  Ainsi, il a pratiqué le football américain, la natation, le taekwondo, la boxe, le tir et a apprit trois langues étrangères, à jouer du piano et de la guitare. Oui cela faisait beaucoup pour un seul homme. Toute la vie de Rafaël avait été programmée, de sa naissance jusqu'à sa mort quasiment. Habité en Amérique, reprendre le cabinet de papa, épouser la fille de son associé. C'était donc ça son avenir ? Les choses partaient dans ce sens. Études écourtées pour assister le père, fiançailles puis mariage avec la jeune fille en question. Il n'avait pourtant que 18 ans, triste sort. Sa vie était parfaite en apparence -argent+famille-, mais pour ce dernier, c'était l'enfer. Un an après, courage en main, le plaisant brun faisait tout voler en éclat, en ayant marre de vivre une vie qui n'était pas la sienne. Il reprenait son existence en main malgré ce scandale, et sa première décision fut de changer d'air. 

chapitre trois. États-unis. New-york. l'armée.

C’est tout ce que je dois faire ? Une voix parfaitement masculine parlait doucement dans l’ombre d’un couloir. On était le jour de la fête nationale aux Etats-Unis, et ce soir, Rafaël n'allait pas seulement fêter la commémoration de cette victoire, mais également celle de son admission au sein de l'armée américaine. Oui c’est tout ce que tu as à faire. Tranquillement un sourire avait percé les lèvres de son voisin. Il en tressaillit presque. Avait-il suffisamment réfléchit face à cette décision ? Et si je refuse de partir, une fois mon contrat signé.. Il avait senti le besoin de poser la question, d’avoir la confirmation de ce qu'il craignait. Il n’était pas non plus sûr à trois cent pour cent de son choix, sachant que sa vie allait être mise en jeu maintenant. Néanmoins, il avait vite saisi un point -après un hochement de tête négatif de la part du recruteur-, une fois qu'il confirmerait sa décision, il ne pourra plus revenir en arrière : never. Etait-il con ? Parfait, on commence quand? Il avait rapidement regardé l’homme devant lui, il avait fait son choix. Il avait signé. Maintenant. L'homme avait parlé d’un ton froid, il n’était plus l'homme rencontré en ce début de matinée. Son regard perdu dans l'horizon, le jeune homme ne savait quoi penser. Puis tout à coup, le recruteur se leva et passa une main dans ses cheveux avant de prendre la parole, pour expliquer la situation. Rafaël était un militaire. Il venait de réussir sa rébellion.

chapitre quatre. irak. la chance d'un gagnant.
Les petits lignards qui couraient là-bas étaient destinés à la mort comme les troupeaux de moutons qu’on amène chez le boucher. Ils iront tomber dans une plaine de sable et de sang, la tête fendue d’un coup de sabre ou la poitrine trouée d’une balle de plomb. Ce ne sont que de jeunes adultes, trop vite sortie de l’adolescence ou tout simplement jeté en pâture a l’armée pour en faire de vrai quartiers de viandes, nerveux et impassibles. Leurs pères sont vieux et faibles. Leurs mères qui, pendant plus ou moins vingt ans, les ont aimés, adorés comme adorent les mères, apprendront dans six mois ou dans un an peut-être, que le fils qu’elles avaient élevé avec tant de peine, avec tant d’amour, fut jeté dans un trou comme un vulgaire chien crevé, après avoir été éventré par un boulet de flammes et piétiné, écrasé, mit en bouillie par les charges des infanteries de secours. Tant de haine qui envahit les cœurs. Toute cette puissance de feu adroitement mélangée aux cries perçant des jeunes enfants dont le bras ou la main avait été emporté par un coup maladroit. « Tous à l'abri bordel, c'est une voiture piégée ! » hurlait un jeune adjudant-chef qui, restant planter à l'entrée du village, faisait signe à ses soldats ainsi qu'aux civils d'aller se protéger. Une voiture roulait à toute allure vers eux. Positionnant son arme sur son épaule et fermant son oeil gauche, le vaillant soldat tira une première rafale. Le conducteur de l'auto semblait être dangereusement entraîné, chacune des balles qu'osait tirer le lieutenant, ripostait sur la ferraille de cet engin ou bien, s'en allait se perdre dans l'horizon. Le véhicule s'approchait de plus en plus dans une zone périlleuse. Deux soldats vinrent rejoindre leur supérieur afin de lui prêter main forte. C'était peine perdu. « On se replie ! » ordonna l'adjudant-chef, frappant à l'aide de son arme ses deux collègues pour les forcer à se réfugier. Rafaël sauta par-dessus un mur, qui celui-ci était construit par des sacs de ciment ; il faisait face au fourgon, qui n'allait pas tarder à pointer son nez. C'était sa dernière chance avant que celui-ci ne fasse bien trop de dégâts dans l'enceinte du village. Un vrombissement retentissait, qui se voulait de plus en plus proche. La peur envahissait peu à peu l'esprit du l'adjudant-chef, allait-il réussir ? Fermant quelques instants ses yeux, il les rouvrit aussitôt à l'entente de cris, quasi de désespoir. Etait-ce déjà l'instant fatal ? Un enfant d'une dizaine d'année venait d'apparaître dans son champ de vision, le laissant sans voix ; tandis que le véhicule n'était qu'à une vingtaine de mètres de lui. Prenant son arme d'une main ferme, Rafaël se mettait à courir, tirant à l'aveugle sur la camionnette qui se présentait à l'entrée de la cité. Le pare-brise se brisa en mille morceaux sous l'impact des balles, tout comme les pneus ; les passagers étaient à présent à découvert, perdant le contrôle du véhicule, ils allèrent s'écraser contre un mur. Le plaquant au sol comme une affiche au mur, le jeune brun se retrouvait en position de bouclier au dessus du gamin, le protégeant à l'aide de son corps de coups ou secousses meurtrières. Ses parents hurlaient de frayeur, apercevant cette scène de leur perron pendant que des soldats tentaient de stopper toutes actions des kamikazes à l'aide de leur tir en rafale. « Fermes les yeux et comptes jusqu'à cent, gamin. Après quoi, tout sera fini. » murmura l'adjudant-chef à l'oreille de son protéger, afin de le calmer. Un. Deux. Trois. (…) Il y avait de quoi trembler dans cette mascarade d'hurlements. Le grondement assourdissant des explosions finissait par atteindre un seuil presque insupportable, un son à vous crever les tympans. Flamme après flamme, créant sur son passage des déflagrations meurtrières qui, comme faucheuse en temps voulu, prenait vie après vie sans se soucier de rien. C’était tout simplement de la violence mal contenue, grave et troublante à vous en faire entrechoquer les os. Roulant des torrents de graviers recouvert de sang chaud, aiguisés comme des couteaux, arrêtant les cœurs les plus solides, il était difficile de reconnaître ne serait-ce qu’un peu de l’image du gentleman qu’on se faisait de ce jeune adjudant-chef. On lui sentait le meurtre dans chaque prunelle et de la compassion dans les bras. Si un dragon avait poussé de sa gu*ule un déluge de flamme, c’était bel et bien ce genre de roulement d’orage qui s’évacuait des claquements d'armes funestes du jeune soldat. Il n’y avait pas l’once d’un sourire, tout son visage était figé de honte et de rage. A plus de quatre mètres de là où le militaire régnait en maître flamboyant, l’odeur putride des corps, ventres ouverts ou corps éparpillés, laissant échapper des relents de mort n’avait rien de comparable. Une attaque surprise où il avait réussit à sauver la vie de plusieurs soldats et civil.s Le véhicule dont il était chargé de détruire n’était plus qu’un simple tas de cendre aux rugissements d’une douleur indescriptible. « Adjudant-chef ? Nous avons totalisé le nombre de perte militaires et civils.. » Rafaël répondit par un murmure, complètement ailleurs face au spectacle qui régnait devant lui. « Je crois que nous avons évité le pire ... » Toujours aucune réponse de la part de son supérieur. « Adjudant-chef ? Votre crâne … vous saignez ... » Le jeune brun observa un instant le soldat qui tentait de lui communiquer une information. Puis, trou noir. « C'est le l'adjudant-chef St Laurent, il a été blessé lors d'une attaque surprise dans un village. On craint que son cerveau n'ait été touché suite à choc extrêmement violent. » Les yeux du jeune brun s'ouvrèrent avec difficulté avant de se refermer aussitôt, ses forces s'échappant petits à petits de son corps.

chapitre cinq. Los Angeles. Retour à la réalité.

 « Toutes mes félicitations Lieutenant pour votre promotion, qui pour moi, est tout à fait mérité. J'ai entendu de nombreuses choses sur vous qui me prédisent que vous serez un lieutenant d'exception. » Recevant gracieusement de la part du chef de la base, des tapotements sur son épaule : signe de fierté. Rafaël venait tout juste d'arriver dans sa nouvelle base mais également sa nouvelle ville : Los Angeles, suite à une mutation anticipée après avoir reçu le grade de lieutenant.