• Mon émission du soir s'est très bien passée pour pas changer, j'ai passé pas mal de temps à la séance à signer des autographes, à discuter un peu avec mes fans et à prendre quelques clichés en leurs compagnie avant de disparaître dans ma loge pour mon train-train habituel qui consiste à sortir de ma trousse de maquillage un petit sachet de poudre blanche, ma carte de crédit ainsi qu'un billet de vingt dollars que je roule soigneusement. Ceux qui ne s'y connaissent pas doivent se poser des questions mais il ne faut pas avoir de grande connaissance pour capter que je me drogue et que je suis sur le point de me préparer un rail de coke ou une ligne si vous préférez. Prenant le temps qu'il faut pour faire les choses dans les règles de l'art, je finis par aspirer, par le nez, la poudre qui monte directement à mon cerveau. Séchant la petit goutte de sang qui coulent de mon nez, je respire un bon coup et je me prépare sur place pour filer directement en boîte de nuit ou j'ai prévu d'y passer la soirée. Vêtue d'une petite robe dernier cri, très courte et décolletée à souhait, je lisse mes longs cheveux bruns, me maquille, me parfume de quelques gouttes de mon parfum préféré qui m'a coûté la peau des fesses, soit dites en passant, cent dollars les trente millilitres et je file en direction du Seven, la boîte du moment. Quand j'entre, j'ai le droit à la réplique habituelle qui n'est autre que "Bouge ton zouk bébé au rythme du dancefloor, c'est Santana qui te l'ordonne". On me demande des autographes que je signe, mon numéro que je ne donne pas, quelques clichés avant que quelqu'un, un homme inconnu au bataillon, totalement ivre, ne m'emmène sur la piste de danse. Le repoussant gentiment, je m'esquisse en me frayant un chemin jusqu'au comptoir.