Cher Journal,
Je m'appelle Ella-Quinn Shayane Montgomery et je suis née le 1er janvier 1987 à Beverly Hills, à Los Angeles, en Californie. Je suis issue d'une famille aux revenus aisés. Mon père est un grand écrivain mondialement connu et ma mère, était mannequin. Je parle au passé car cette dernière est décédée en me mettant au monde. J'ai donc était élevée par mon père et je suis fille unique. C'est pas plus mal. Enfin, quand je dis ça, je parle bien évidemment du fait que je sois enfant unique et non du fait que j'ai été élevée par un seul parent. J'aurais tant aimé pouvoir avoir ma mère à mes côtés mais le destin en a décidé autrement. J'en ai souffert et j'en souffre encore mais mon père a réussi à s'imposer en double rôle. Il a autant joué son père de papa que celui d'une maman. J'étais tellement collé à ses basques qu'il ne pouvait pas faire un pas sans que je sois derrière lui. Grand écrivain, en dehors de mon éducation et de tout ce qu'il devait faire pour me rendre heureuse, il menait une double vie. Dans un premier temps, il écrivait et s'occupé de moi et dans un second temps, il rendait visite à son amie qu'il n'a jamais voulu me présenter par respect de la mémoire de ma mère disait-il. J'ai pas cherché à en savoir davantage et tant mieux car cette femme en question l'a plumé avant de prendre le large. La traînée ... Hormis tout cela, j'ai appris à apprécier l'écriture et à profiter d'une feuille de papier et d'un crayon pour exprimer les plus profondes de mes pensées. Je suis comme mon père, j'aime écrire et je ne m'en lasserais jamais. La preuve, aujourd'hui, à vingt-cinq ans, j'ai déjà publié plusieurs bouquins qui font un carton dans le continent. J'aimerais étendre mon savoir-faire dans le monde entier mais comme on le dit si souvent, chaque chose en son temps. J'ai beaucoup voyagé avec mon père et parcouru une bonne partie du monde, surtout lorsqu'il devait se déplacer pour des raisons professionnelles. Jamais sans ma fille, voilà ce qu'il disait à son manager qui ne s'est jamais opposé à ma présence. Tout cela m'a beaucoup appris même si depuis quelques années, je ne voyage plus. Avec mon père, alors qu'il avait une représentation en Iran, j'ai été kidnappée. On m'a insultée, battue et violée. Les seuls mots que je comprenais étaient les insultes qui étaient divulguées dans ma langue tandis que le reste était en farsi, une langue que je ne connais pas du tout. On m'a fait porter la tchador et tout l'accoutrement de la femme iranienne lorsque je devais me déplacer avec mes bourreaux sous menace de mort si j'ouvrais la bouche ou faisait la moindre petite chose suspecte. Mon calvaire a duré plusieurs mois avant que je ne parviennent à m'enfuir en traversant clandestinement la Turquie, un périple très compliqué pour rejoindre les États-Unis. Tout ça m'a beaucoup marqué et depuis, je n'ai plus quitté Los Angeles. Un jour viendra ou peut-être, cette peur me quittera. Si j''écris tout ça, c'est pour que celui qui retrouvera ce journal, le jour ou je quitterais cette terre, sache qui j'étais mais surtout, pour qu'on ne m'oublie pas.