Voilà plusieurs jours... Plusieurs jours sans nouvelles de Donna, cette fille qu'il avait rencontré par hasard sur une plage de Los Angeles. En l'espace de quelques minutes, elle était devenue son modèle photo, une femme qu'il aimait photographier, immortaliser cette silhouette et ce visage captivants. Parce que oui, il fallait l'admettre, cette demoiselle était jolie. De plus, Pâris ne la laissait pas faire ça gratuitement, et il lui offrait une certaine somme d'argent à chaque séance, se promettant à parfaire les images pour ensuite les proposer au plus offrant. Qui sait, du jour au lendemain, la blonde se retrouverait probablement dans les pages d'un célèbre magasine... En attendant, il avait fait connaissance avec elle, de sorte à la découvrir, à ne pas se contenter de la prendre en photos, discuter était son point fort, et il ne se faisait pas prier dans le domaine. Seulement, on peut dire que leur relation est allée jusqu'à déraper... Voilà quelques jours qu'ils ont partagé une nuit ensemble, geste que Pâris regrettait amèrement aujourd'hui, ce n'était absolument pas son genre. Non, comment pouvait-il faire une chose pareille, lui qui était loin de l'être volage ? Il n'en revenait toujours pas, et avait l'intention de s'excuser.

Il avait son adresse, logique, il en avait besoin au cas où il devrait la contacter pour une séance photos. Il arriva chez elle au volant de sa voiture, et se gara sur le trottoir, s'assurant qu'il était à la bonne adresse. Il rangea ensuite le petit bout de papier dans la poche arrière de son jean, et quitta le véhicule pour se diriger vers l'entrée, embarrassé. Non sans dire qu'il était possédé par un léger stress, alors qu'il se postait devant la porte, crispé comme jamais. Il se racla la gorge, arrangea rapidement ses cheveux en bataille, et frappa à la porte, avant de reculer d'un pas, les mains dans les poches de son pantalon, la lèvre pincée.

Légèrement stressé, Pâris redoutait cette entrevue, il avait peur qu'elle ne veuille plus le voir après cette nuit, qu'elle souhaite l'éviter au maximum. Le brun était prêt à arranger les choses et à lui montrer qu'il n'était pas un monstre, loin de là... Alors, après avoir frappé, il prit une profonde inspiration. Lorsqu'elle ouvrit, le photographe se raidit, incapable de prononcer un mot.

Sa... Salut... Qu'est-ce que tu fais ici...?
Je venais te voir... répondit-il en se pinçant la lèvre.

Il remarqua alors la pâleur de la peau de la jeune femme, et fronça les sourcils. Peut-être qu'elle était malade, et qu'elle n'avait pas pensé à lui donner des nouvelles. Après tout, il n'était que son photographe, il n'avait pas à lui demander obligatoirement comment elle allait... Pâris s'inquiétait tout de même.

Est-ce que tout va bien...?

Elle n'était pas dans son assiette, n'importe quel imbécile s'en serait rendu compte. Le teint blafard, la mine fatiguée, elle essayait néanmoins de sourire, probablement pour le rassurer. Ca ne servait à rien, il se rendait bien compte qu'elle était malade, peut-être était-ce grave ?

Je... Oui, je vais bien... Et toi...?

Pâris hocha la tête, sans lâcher la jeune femme des yeux. Il n'était pas convaincu, mais alors pas du tout, et son inquiétude grandissait à mesure que les secondes s'écoulaient. Son coeur se serra dans sa poitrine, alors qu'elle le faisait entrer. Il la regarda à nouveau, et se pinça la lèvre en s'avançant d'un pas vers elle.

Tu es très pâle... tu es sûre que ça va...?

Pâris était curieux de nature, mais pas au point de se mêler de ce qui ne le regarde pas. Il n'insisterait pas si elle ne voulait pas en parler, mais trouvait ça normal de prendre de ses nouvelles. Après tout, il ne l'avait pas vu depuis quelques jours et s'inquiétait, spontanément. Donna n'était pas qu'un simple modèle photo à ses yeux, elle était une femme avec qu'il aimait discuter, qu'il adorait apprendre à connaître petit à petit... Et aujourd'hui, il avait bien l'intention de lui montrer qu'il se faisait du souci.

« Ouais, ouais... Ça va t'inquiète pas ! »

Le photographe hocha la tête, bien qu'il ne soit absolument pas convaincu des propos de la blonde. Il n'insisterait pas, elle ne voulait rien dire, alors il ne chercherait pas plus loin, c'était la moindre des choses, et une question de respect! Il se racla la gorge, gêné de la situation, et se pinça la lèvre avant d'hausser les épaules.

« Bon eh bien... je venais prendre de tes nouvelles, étant donné qu'on ne s'est pas vu depuis quelques jours... » il montre ensuite la porte du doigt, « Je peux m'en aller si tu veux... »

L'inquiétude n'était que plus grande à mesure que les secondes s'écoulaient. Pâris se demandait cependant s'il était le bienvenue ici... Il avait débarqué son prévenir, et ce n'était peut-être pas une bonne idée. Il hésitait à rester, et se demandait s'il n'était pas plus judicieux de s'en aller maintenant au lieu de rester planter là, alors que Donna avait sûrement besoin de repos. Ça se voyait, quelque chose n'allait pas, et Pâris ne l'aidait pas le moins du monde en restant ici. Il s'apprêta alors à prendre congé, bien destiné à la laisser tranquille.

« Non... Je... Je veux pas que tu me laisses. »

Le brun se résigna alors, les sourcils froncés. Que pouvait-il bien arriver à la jeune femme ? Le photographe ne savait pas quoi penser, et préférait ne rien dire, si ce n'est d'hocher brièvement la tête pour lui montrer qu'il ne partait plus, du moins pas pour l'instant. La suite des évènements fut une véritable surprise pour lui : la main de Donna se posa sur sa nuque, alors qu'elle s'approchait, pour poser ses lèvres sur celles du jeune homme. Ce dernier, stupéfait, n'osa faire aucun geste alors qu'il la regardait, les sourcils haussés.

« Il y a un truc que... 'fin, je dois te parler c'est important... Viens dans le salon on sera mieux. »

Pâris hocha la tête, et suivit la blonde jusque dans la pièce voisine. Après tout, c'était peut-être plus sérieux qu'il ne l'aurait pensé. Le photographe s'inquiétait de plus en plus, alors qu'ils arrivaient dans le salon. Il se racla la gorge, intimidé, et demanda d'une voix douce, comme s'il ne voulait pas l'affoler :

« Alors, qu'est-ce que tu voulais me dire... ? »

La situation commençait à sérieusement l'intriguer. Que pouvait-il bien avoir à lui dire pour paraître aussi sérieuse ? Pâris la suivit jusqu'au salon sans prononcer un mot, le cœur serré dans sa cage thoracique. Que devait-il entendre cet après-midi de la part de la demoiselle ? Il aurait voulu que ces quelques secondes passent rapidement, histoire qu'ils en viennent directement aux faits, mais le temps lui jouait des tours, et Donna paraissait anxieuse, de quoi intriguer le photographe davantage. Assit sur le canapé du salon de la blonde, le jeune homme restait muet, et la regardait, impatient. Mais alors...

« Attends, je vais chercher à boire et des biscuits... »

Pâris hocha la tête, même s'il n'avait pas vraiment faim sur le coup. Il ne l'en empêcha pas pourtant, et attendit. Alors qu'elle se levait, un objet tomba de sa poche arrière. Sur le coup, le photographe n'y fait pas vraiment attention, avant que son regard ne s'y porte par curiosité. Ce qu'il vit le cloua sur place. Il se leva d'un bond, ramassa le test de grossesse, et suivit Donna dans la cuisine.

« C'est quoi cette histoire ? » demanda-t-il en désignant l'objet dans sa main.